Après de longs mois d’attente et d’incertitudes, une réunion a été organisée le 24 novembre 2023 à Paris par le ministre de la Santé et de la Prévention, Aurélien Rousseau, avec les copilotes des Assises de la Pédiatrie. Cette rencontre s’inscrit dans un contexte de grandes difficultés pour les équipes pédiatriques, notamment dues à des fermetures de lits par manque de personnel médical et soignant. Ces restrictions affectent gravement les services d’urgences pédiatriques et de pédiatrie, exacerbées par les épidémies saisonnières et les coupes budgétaires prévues dans le PLFSS de 2024, qui s’élèvent à moins 3,5 milliards.

L’exemple de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris, où 30 % des lits sont inutilisables faute de personnel, reflète une situation nationale alarmante. Les listes d’attente pour des opérations cruciales comme la chirurgie cardiaque s’allongent, avec des conséquences parfois tragiques.

En outre, un aspect souvent négligé mais tout aussi critique concerne les services de néonatalogie et les salles de naissance. Ces unités essentielles, responsables de la sécurité et des soins des nouveau-nés, font face à un manque dramatique de personnel qualifié. Cette pénurie met en danger la vie et la santé des plus vulnérables dès leurs premiers instants de vie, aggravant une situation déjà précaire.

Le leitmotiv des Assises, ‘plus jamais ça’, lancé après l’épidémie de bronchiolites dévastatrice de 2022/2023, semble aujourd’hui lointain. Malgré l’exposition des insuffisances en pédiatrie hospitalière dans toutes les régions françaises, peu de progrès a été observé. Pire encore, la situation semble se dégrader.

Si des mesures immédiates et efficaces ne sont pas prises, nous risquons de nous trouver dans l’incapacité de fournir les soins nécessaires à nos enfants, tant dans les services de pédiatrie que dans les unités de néonatalogie et de soins critiques pédiatriques. Il est impératif d’agir maintenant pour éviter une crise sanitaire sans précédent.