Le quotidien La Croix brosse le portrait de Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique à l’hôpital Robert-Debré (Paris) : « À la veille d’une nouvelle mobilisation des personnels de l’hôpital public, mardi 17 décembre, ce membre actif du collectif Inter-Hôpitaux alerte sur un manque de moyens criant. Et il se dit prêt à quitter ses fonctions », indique le quotidien. Le journal évoque ainsi « un chiffre qui fait froid dans le dos. Ces dernières semaines, 22 bébés franciliens souffrant de bronchiolite ont dû être transportés jusqu’à Rouen, Amiens, Reims ou Caen, faute de place dans les hôpitaux parisiens. Une première ». Le Pr Dauger souligne que « chaque année, le SMUR pédiatrique tourne sur le périphérique avec deux à trois nourrissons. Mais 22, c’est du jamais vu depuis 30 ans. On n’est pas passé loin d’un accident grave ». « Une situation intolérable pour ce médecin, […] qui a depuis longtemps identifié le coupable : le manque de lits, dû au manque de personnel infirmier, lui-même lié au défaut d’attractivité du métier. Trop d’exigences, pas assez de reconnaissance », remarque La Croix. Le Pr Dauger observe ainsi qu’« en termes de salaire, on est les 26e au niveau de l’OCDE ». « Et selon lui, ce ne sont guère les 66 € mensuels annoncés le 20 novembre par la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qui changeront la donne. Pas plus que la reprise par l’État d’un tiers de la dette de l’hôpital », continue le journal. Le chef de service précise : « Sans véritable revalorisation du budget, on va se réendetter dès la première minute ». La Croix note que : « pour agir, Stéphane Dauger a choisi de désobéir. Fin septembre, il a été l’un des premiers à lancer la grève du codage. Le principe ? Cesser de transmettre les informations qui permettent à l’hôpital de facturer des actes à l’Assurance-maladie. Un « geste politique », dit-il ». Le journal relève qu’« à 50 ans, il n’a plus envie de se taire, sous prétexte de protéger l’image d’une « institution» que l’État n’a cessé de « laminer ». Le voici donc devenu l’une des figures de proue du collectif Inter-Hôpitaux, très présent lors de la grande manifestation du 14 novembre pour « sauver l’hôpital public ». Un mouvement inédit qui réunit médecins, aides-soignants et infirmiers afin d’exiger plus de moyens, à Paris comme en région ». « Car l’urgence, insiste Stéphane Dauger, est loin de se limiter à la capitale ». « Des bébés de Bordeaux ont été transférés à Limoges, à 350 kilomètres », rapporte-t-il. À Lyon et Marseille, la saturation guette. Réanimation, urgences, psychiatrie : rares sont les services épargnés », poursuit le quotidien. La Croix ajoute que « ces jours-ci, quand il n’est pas à l’hôpital, Stéphane Dauger sillonne les marchés parisiens, une pétition du collectif Inter-Hôpitaux à la main. […] « La seule façon de se faire entendre, c’est d’alerter les patients », croit-il. Dans une tribune parue ce 15 décembre dans le Journal du Dimanche, Stéphane Dauger et plus de 600 autres praticiens hospitaliers s’engagent à démissionner ». Demain 17 décembre, avec notre intersyndicale l’INPH et d’autres syndicats de Praticiens hospitaliers (cf CP commun en pièce jointe), nous appellons à cesser le travail et à manifester à Paris ou localement (en régions et villes) ! Dr Jean-Louis Chabernaud SNPEH Pédiatre-réanimateur Hôpital Antoine-Béclère, AP-HP. Université Paris Saclay Conseiller médical (Pédiatrie et urgence préhospitalière) Délégation aux Relations Internationales (AP-HP) CNP de Pédiatrie et DPC Urgences pédiatriques – SFMU Mobile : (33) 6 85 12 83 82